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Cage Thoracique
16 octobre 2013

Parler d'moi. Poil aux doigts. (18 Août 2013)

C'est sous ce titre ô combien grâcieux que décide de prendre quelques minutes pour raconter ma vie au néant. Je vais balancer des trucs pêle-mêle et personne ne les lira. Mais je m'en tape, parce que j'ai envie de me plier à cet exercice narcissique.

Je suis née avec quinze jours d'avance, pendant le déménagement de mes parents, sans leur avoir montré mon sexe sur une échographie. Pudique. Finalement j'étais une fille. J'ai grandi comme un petit écureuil, plus fourmi que cigale, plus plante verte qu'humaine. Je vivais dans un cocon maginaire d'imaginations diverses et variées, je jouais dans ma barbe et j'avais un sens particulier du bien et du mal. Je me frustrais volontairement et je me forçais à rester dans des positions inconfortables pendant plusieurs minutes.

J'ai eu une enfance heureuse, sans accident, sans accroche, sans mort. 

Mes parents m'ont très bien élevée, j'ai réussi à l'école, je me tenais bien à table et hors de table, je me lavais très précautionneusement. 

Je ne saurais probablement jamais dans quelle mesure j'ai frôlé les limites de la stabilité et du bon développement infantile. Mes parents ont été gentils, présents, aimants, droits et justes. Parfaits parents et caetera. Je ne me souviens pas avoir été bien dans ma peau. J'ai beaucoup cru que j'étais un catalyseur de vide, qu'autour de moi rien n'arrivait. Ni le mal, ni le bien, blablabla. 

J'ai eu peu d'amis, et presque pas de vrais jusqu'à mes quatorze ans. 

J'ai idolatré des humains. Ce n'était pas une très bonne idée mais ça m'a permis de marcher un peu vers l'avant. Sinon je serais probablement restée sur place. de treize à dix-huit ans j'ai idolatré des humains. Oui. Et j'avais mes amis imaginaires avec moi. Jusqu'au jour où une de mes amies imaginaires, Marguerite, devienne dangereuse, autodestrictrice, qu'elle fasse n'importe quoi avec sa santé. J'étais interne en prépa lettres, première année. Mon autre ami, Lucien, était d'un vrai secours. Puis, quelques mois plus tard, Marguerite faisait diversion en s'intoxiquant, nous mangions n'importe quoi, nous vomissions, nous recommencions, nous nous griffions. Je désinfectais et pansait ses blessures. Je cicatrisais doucement. Puis Marguerite a tué Lucien. C'était le drame et nous n'étions plus que deux. Crises d'angoisses, même devant mes parents.

Je garde de cette période des cicatrices, un surpoids, des journaux intimes tristes. Je garde aussi de cette période un amoureux charmant. J'ai essayé de m'éloigner de Marguerite, mais, c'est difficile de fuir son ami imaginaire de longue date. Ma cohabitation avec le hibou, comme il conviendra d'appeler cet amoureux, a de temps en temps raison de Marguerite. 

 

Maintenant je suis licenciée d'anglais, j'ai bientôt vingt et un ans, je me destine, corps, âme et portefeuille à la littérature anglophone et je fais une crise d'adolescence. Je recherche Lucien mais Marguerite guette mes allées et venues, j'avais jeté toutes mes aiguilles mais j'en ai trouvé d'autres. Elles sont moins abrasives, mais elles gagnent en force. 
J'ai un peu honte, un peu mal, et beaucoup rien à foutre. Je suis un gros néant.

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Commentaires
Cage Thoracique
  • Un vrai détail inutile. Une vraie vérité sans importance. Car il ne faut rien attendre de mieux ici. J'en serai plutôt incapable, et je ne crois pas en avoir réellement envie. Je laisse les choses importantes à ceux qui savent. Qui agissent
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